Ζέφυρος / Zéphyros

... Là où se lève l'étoile du soir, où le soleil éteint ses feux.




... Zéphyr

Dans la Grèce antique
Fils d'Astréos (Éole), le Maître des Quatre Vents
Et d'Éos, la déesse de l'Aurore.

... Ses frères
Borée, le dieu du Vent du Nord,
Notos, le dieu du Vent du Sud,
Euros, le dieu du Vent du Sud-Ouest.


... Ses amours féminines
Podargé, aux pieds agiles, la Harpie au corps de pouliche
Chloris, Flore, la déesse des fleurs
Iris, la déesse de l'Arc-en-ciel.


... Zéphyr et Chloris
Pluie de roses,
Haleine parfumée de Zéphyr,
Amour et Printemps.






... Les métaphores d'Apulée le berbère
Extrait du roman latin Métamorphoses (L’Âne d'Or)
« ... Or pendant que Psyché en proie à la peur et pleure au
sommet de son rocher, la douce brise de Zéphyr aux molles
caresses fait frissonner les bords de sa robe, enfle son vêtement,
la soulève sans heurts et la transporte le long de l'abrupte paroi
rocheuse ; après une douce descente, Zéphyr la dépose au
cœur du vallon, sur un gazon de fleur ... »


... Brise du matin, flots des vagues, flocons des nues,
... Emportez-moi !

... Zéphyr
Il était, dans sa jeunesse, fougueux et violent ; les gens le
redoutaient.
Aujourd'hui, il a changé d'attributs ; c'est un vent doux et
agréable, un souffle léger, une brise qui grise les sens.

... Zéphyr
Il protège et enveloppe, il donne de la fraîcheur et procure du
bien-être.
Au gré du temps et de l'humeur, il apportera échos et souvenirs.

... Zéphyr
Il est la renaissance, l'éclosion de la vie, la joie.
Il annonce le retour du Printemps.

... Zéphyr
... Au gré de sa nature, il vous transportera ...

............ Entre Miliana, sa ville d'adoption
............ Et Béjaïa, sa ville natale.

............ Entre la ville aux mille ruisseaux
............ Et la ville lumière.

Zéphyr à Béjaia

Zéphyr à Béjaia
... Zéphyr, la statue de bronze érigée en 1894 par le célèbre statuaire français Eugène Marioton, trône au square Pasteur, en face de notre ancienne maison paternelle.

Apophtegme d'une Bougiote

... À la face des dieux, montrer que les humains
Sont beaux et généreux s'ils s'autorisent enfin
À tomber le loup en recouvrant le sourire
...
................................................................ Marie alias Incipit
...................................................enr sauv SGDL 2011-02-0167

Le Top Ten de la semaine

Nouvelles du jardin

Un jour, une plante

mardi 2 octobre 2012

L'automne


  • Méditations poétiques
 Alphonse Lamartine


Salut ! bois couronnés d’un reste de verdure !
Feuillages jaunissants sur les gazons épars !
Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature
Convient à la douleur et plaît à mes regards !

Je suis d’un pas rêveur le sentier solitaire,
J’aime à revoir encor, pour la dernière fois,
Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière
Perce à peine à mes pieds l’obscurité des bois !

Oui, dans ces jours d’automne où la nature expire,
À ses regards voilés, je trouve plus d’attraits,
C’est l’adieu d’un ami, c’est le dernier sourire
Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !

Ainsi, prêt à quitter l’horizon de la vie,
Pleurant de mes longs jours l’espoir évanoui,
Je me retourne encore, et d’un regard d’envie
Je contemple ses biens dont je n’ai pas joui !

Jardin public de Miliana,
Entre les deux palmiers :
le banc de méditation de Zéphyr

Terre, soleil, vallons, belle et douce nature,
Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ;
L’air est si parfumé ! la lumière est si pure !
Aux regards d’un mourant le soleil est si beau !

Je voudrais maintenant vider jusqu’à la lie
Ce calice mêlé de nectar et de fiel !
Au fond de cette coupe où je buvais la vie,
Peut-être restait-il une goutte de miel ?

Peut-être l’avenir me gardait-il encore
Un retour de bonheur dont l’espoir est perdu ?
Peut-être dans la foule, une âme que j’ignore
Aurait compris mon âme, et m’aurait répondu ? …

La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ;
À la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ;
Moi, je meurs ; et mon âme, au moment qu’elle expire,
S’exhale comme un son triste et mélodieux.

samedi 1 septembre 2012

L'orphelin

  • Inzen n Ctember
Le proverbe de Septembre



Win mi yekkes vava-s atan deg irebbi n yemm-as,
Win mi yekkes yemm-as, atan deg ugudu nḍent-as !
Celui qui n'a plus de père, se retrouve entre les bras de sa mère,
Mais celui qui n'a plus de mère, il est entre les bras de la misère !

  • Paroles de Victor Hugo

    ... La misère d'un enfant intéresse une mère,
    La misère d'un jeune homme intéresse une jeune fille,
    La misère d'un vieillard n'intéresse personne.

  • Sagesse malienne
« On n’est pas orphelin d'avoir perdu père et mère, mais d'avoir perdu l'espoir. »

mercredi 8 août 2012

« Alger la bien gardée »

  • « El Mahroussa »  الجزائر المحروسة

... Du temps de la Régence d'Alger et des Raïs.


jeudi 2 août 2012

Entêtement

  • Inzen n Ghuct
Le proverbe d'Août



Ird inw day !
Mon grain de blé seulement !

... " [ Je veux ] mon grain de blé seulement " se dit d'une personne entêtée, égoïste, qui refuse le compromis.


  • L'histoire de la poule

.... Un jour une femme était en train de balayer devant chez elle. Soudain, elle trouva un grain de blé, alors elle appela sa poule pour le lui donner à manger. Mais la poule tardait à venir et la bonne femme avait fini par manger elle-même le grain de blé.

... La poule avait fini par se pointer et réclamer son grain. 


 ... La femme lui explique qu'elle l'a mangé et que si elle pouvait attendre quelques instants, elle lui offrirait un autre. Néanmoins, la poule ne l'entendait pas de cet oreille et réclamait son grain de blé. 

... La femme lui proposait alors plein de grains de blé et même un sac si elle n'était pas satisfaite. 

... Mais rien n'y faisait car la poule voulait le grain de blé que la femme a mangé.

lundi 23 juillet 2012

Vive les vacances !


... Zéphyr s'offre du repos ...


Les vacances, c'était la grasse matinée. 
Trois cent vingt jours par an, et davantage, 
Chaque matin, en se levant avec le jour, 
Il se promettait :
Quand je serai en vacances, 
Qu'est-ce que je me payerai comme sommeil ! 
Simenon 
Vac. Maigret, 1948


jeudi 19 juillet 2012

Récidive ...

  • De notre ami Saadaoui

... Zéphyr lui voue une admiration portée jusqu'à l'enthousiasme.

... L'inimitable talent de son ami le surprend toujours : une passion qui surpasse l'exaltation. 

... Son ami est plus qu'un artiste, c'est un mélomane émérite ouvert à l'universalité ; un mélomane qui, dans sa fougue éperdue, nous transporte vers de lointains rivages.

... Écoutez-le  





... Merci Docteur

jeudi 12 juillet 2012

Axxam, taεrict

  • Inzen n Yulyu
Le proverbe de Juillet



Axxam mebla taεrict
Am taddart mebla taqcict !
Une maison sans soupente
Est comme un village sans jeune fille !

... La soupente servait à la fois de réserve à provisions, de débarras et de chambre à coucher pour les filles. Parfois, elle était utilisée en hiver pour y entasser le bois.

 

jeudi 5 juillet 2012

Un étranger est venu

  • Réflexions d'un colon

« ... Et cet étranger a spolié par la force les biens des légitimes habitants d'Algérie », constate un colon en 1891 :

« ... Nous nous sommes emparés d'une grande quantité de leurs terres, choisissant les meilleures. Parmi ces terres, un bien petit nombre a fait l'objet d'un marché de gré à gré. Pour beaucoup, nous les avons prises à leurs propriétaires afin de créer des centres coloniaux les payant un peu ce que nous voulions, en retardant souvent le paiement pendant des années, pour beaucoup plus encore, nous les avons simplement confisqués afin de punir des faits de rébellion, c'est-à-dire des essais de leur part fort légitimes de recouvrer leur liberté. 

... Que d'indigènes passant à côté de nos établissements peuvent dire : « Là, mes pères ont vécu ; là reposent leurs cendres. Un étranger est venu, qui a étendu sur nos champs ses mains avides, parce qu'il était le plus fort. » Qu'on ne m'accuse donc pas de faire des phrases : si nous étions Arabes, n'aurions-nous pas le droit de parler ainsi ?


... Les Arabes sont autorisés à trouver que notre main étendue sur eux, est celle d'un maître, et fort peu celle d'un père. Ils ne la sentent guère, que lorsqu'il y a des impôts à percevoir, des fautes à punir. Nous avons augmenté pour eux le nombre des cas punissables, en créant , ce qu'on appelle le Code de l'indigénat, ensemble de prescriptions dans lequel l'arbitraire trouve trop de place.

... Voyant le chrétien héréditairement détesté, intervenir en despote, dans une foule d'actes de sa vie, voyant les fils bien-aimés du Prophète humiliés sous le joug et le sol de leur patrie passer peu à peu dans nos mains, les Arabes ne peuvent que continuer de nous haïr de plus en plus.

... Notre conduite envers eux, peut à peu près, se résumer à ceci :  nous les maintenons par la force, et nous en tirons tout ce que nous pouvons. »
Docteur X...
Simples réflexions d'un colon,
Paris, 1891
In
Archives de l'Algérie
de Jacques Borgé et Nicolas Viasnoff,
Éditions Michèle Trinckvel, Paris 1995


lundi 25 juin 2012

De l'antinazisme à l'anticolonialisme

  • Échos du colloque sur Jean Amrouche

De gauche à droite, Jean El Mouhoub Amrouche à Évian en compagnie de Rédha Malek et de Sadek Moussaoui (dit Mahieddine)

... Cet aspect méconnu du parcours de Jean Amrouche a été dévoilé par Michel Carassou, directeur littéraire des éditions « Non lieu », lors de la dernière journée du Colloque international consacré à Jean El Mouhoub Amrouche, organisé au théâtre régional de Béjaïa. « Si Amrouche n’était pas un résistant de la première heure, comme bon nombre de métropolitains, sa propre réflexion va se rapprocher davantage de la résistance dont il appréciait les valeurs de fraternité et de justice sociale. Il était devenu très critique envers le régime de Vichy », dira d’emblée l’orateur, en rappelant qu’Amrouche avait hébergé chez lui, à Tunis en 1942, son ami, André Gide, traqué par le régime de Pétain. 

... En 1943, à Alger, avec le soutien de Gide, il fondait une revue, L’Arche, publiée par les Éditions Charlot, l’éditeur de la France libre. « C’était aussi pour contrecarrer l’autre revue, NRF, coupable de collaboration », estime M. Carassou qui a édité, en 2009, le journal intime de Jean Amrouche (1928-1962), ouvrage présenté par l’anthropologue Tassadit Yacine. «Investi de fonctions importantes, Amrouche s’implique en tant qu’intellectuel dans la France libre », a ajouté cet éditeur. 

... Dès son arrivée à Alger, en 1943, Amrouche rédigeait pour les généraux de Gaulle et Catroux une note sur la politique de la France en Afrique du Nord. Le vendredi 10 décembre, il fut reçu à déjeuner et questionné par de Gaulle. 

... Édgar Faure, homme politique français, écrit dans ses Mémoires que Jean Amrouche était un de ceux qui ont largement inspiré le discours de de Gaulle, place de la Brèche à Constantine, le 12 décembre 1943. Amrouche fera un compte-rendu très positif de ce discours à Radio Alger et tout autant du discours de Brazzaville, en janvier 1944. 

... À partir de ce moment, la confiance d’Amrouche à de Gaulle visait à faire évoluer la condition coloniale dans le sens de la justice sociale. Mais, ses aspirations d’appliquer les valeurs de la résistance en Afrique ont été balayées par les événements. En effet, cette confiance en la France « mythique » volait en éclats en raison de l’abandon des réformes promises et des massacres du 8 Mai 1945 qui sont venus anéantir ses espoirs d’un avenir commun entre Français et Algériens. 



... Sa pensée politique prend un tournant. Depuis, l’intellectuel colonisé ne ratait pas l’occasion de dénoncer le racisme du système colonial. Étant irréformable, le système colonial français devait être aboli, selon Amrouche. Dans ce combat, L’éternel Jugurtha, son héros nord-africain, est son texte le plus célèbre publié en 1947.

... « Jean Amrouche décèle en Jugurtha l’esprit de révolte, l’amour de la liberté et la quête de l’égalitarisme», a fait savoir Tarik Mira, professeur de sociologie. Si l’auteur d’Étoile secrète était un personnage contradictoire en raison de ses multiples attaches, il était en revanche, d’après M. Mira, doué d’une « vision clairvoyante ». Et ce n’est pas un hasard si Amrouche avait choisi Jugurtha comme figure « insaisissable, indomptable et étrange ». 

... De son côté, Hervé Sanson, chercheur en littérature maghrébine, s’est longuement appesanti sur les textes politiques d’une rare radicalité publiés dans la grande presse française par Jean Amrouche. Ces textes informaient de la situation politique de l’époque, témoignaient des dures conditions dans lesquelles végétaient ses compatriotes algériens et revendiquaient la reconnaissance de la personnalité algérienne. Avec l’écrivain Albert Memi, Amrouche, a rappelé M. Sanson, était allé jusqu’à récuser les grilles de lectures opposées par des cercles français pour justifier la colonisation. 

... « Il expliquait aux Algériens la nécessité de se soulever afin d’imposer le respect », dira-t-il. Autre spécificité des textes politiques, la place centrale du langage chez Amrouche. « Ceci constituait la singularité de l’intellectuel colonisé (…) il aura rendu visible, par sa parole, la cause de libération de l’Algérie et ses arguments », a souligné M. Sanson.

... Quand bien même peu nombreuse, l’assistance, composée essentiellement d’hommes de culture et d’universitaires, a fortement dénoncé l’ostracisme qui frappe toujours l’enfant du « pays crucifié », 50 ans après l’indépendance de l’Algérie, et appelé à rendre à Jean ce qui appartient à El Mouhoub. 

... Les travaux du colloque ont été clôturés dans la soirée de dimanche par un intermède musical méditerranéen. On déplore la défection de certains invités. Les organisateurs de ce colloque ont fustigé la non-contribution de certains sponsors, pourtant sollicités à y contribuer. Si le colloque a eu lieu à Béjaïa, c’est grâce au bel entêtement et à l’engagement désintéressé des différents organisateurs, notamment la Ballade littéraire de Béjaïa, le directeur du TRB et des conférenciers, dont certains, venus de France, ont payé les billets d’avion de leurs propres deniers.

Hocine Lamriben
In El Watan du 20 Juin 2012

jeudi 21 juin 2012

Frémissements

  • C'est l'été !


... Rêveries ...
« ... Toi seule fais oublier et les plaisirs du printemps et la splendeur des étés.

Cet espoir séduisant, ce charme nouveau, tout ce délire expansif des premiers beaux jours ne valent pas, ô automne ! ta simple et paisible volupté.

Ces nuits éclairées du solstice, cette durée des jours, cette profusion et de vie et de lumière, l'été dans sa puissance et toute sa splendeur, ne vaut pas, ô automne ! la simplicité de tes dons... »
Senancour,
 Rêveries,1799



lundi 18 juin 2012

Rencontres de Béjaïa

  • Hommage à Jean El Mouhoub Amrouche



... Depuis ce 16 juin et trois jours durant, le théâtre régional Abdlemalek Bouguermouh a abrité un colloque international sur la vie et l’œuvre de Jean El Mouhoub Amrouche.

... L'initiative a été organisée par le collectif "La ballade littéraire" à l'occasion du cinquantenaire de la disparition de l'enfant d'Ighil Ali, injustement exclu de la mémoire nationale.

... Algériens et étrangers, universitaires, politiques et hommes de lettres sont venus évoquer la mémoire de cet homme à la fois poète, journaliste, critique littéraire et patriote.

À la tribune, de gauche à droite :
Madjid Merdaci, Tassadit Yacine,  Fatah Bouhmila,
Pierre Amrouche (fils de Jean El Mouhoub) et Omar Fatmouche


... Le public a vécu un moment chargé d'émotions avec notamment les témoignages de Pierre Amrouche, spécialiste en art africain, venu réveiller les souvenirs du père et de Réda Malek, ancien premier-ministre et membre de la délégation FLN durant les négociations d'Evian.

Mon ami Brahim Achouri  aux côtés de Pierre Amrouche

... Les contributions ont été nombreuses, riches et variées. Il y avait l'écrivain Amine Zaoui, le professeur de lettres Abdelali Merdaci, l'anthropologue Ali Sayad, le doctorant Rachid Mendjelli, le chercheur Hervé Sanson, Abdelhalim Berretina, l'historien Madjid Merdaci, le doctorant Dehbia Ammour, l'éditeur Michel Carassou, le député Tarik Mira, le journaliste et écrivain Kamel Daoud ainsi que l’historien et spécialiste du colonialisme français Gilles Manceron.

En photo souvenir avec mon ami Brahim Achouri,
Tassadit Yacine, éminente anthropologue
Une battante qui a toujours porté  haut la mémoire de Jean El Mouhoub Amrouche


Le dernier jour au Parc National de Gouraya,
De gauche à droite : Dehbia Ammour, Michel Carassou, mon ami Brahim Achouri et Tassidit Yacine


  • Lumière sur l'âme berbère

Intervention de Le Baut
Au Centre d'études diocésain "Les Glycines"
Alger, 22 Mai 2012

... Réjane Le Baut a vécu et enseigné en Algérie de 1962 à 1968 et soutenu en 1988 sa thèse de doctorat en Sorbonne Paris IV sous le titre « Jean Amrouche, Itinéraire et problématique d’un colonisé ».

Elle a publié en 2003 un ouvrage biographique « Jean El-Mouhoub Amrouche : Algérien universel » aux éditions Alteredit, puis en 2009, aux éditions du Tell, « Jean El-Mouhoub Amrouche 1906-1962 : mythe et réalité ».

... Réjane Le Baut édite aujourd’hui un ensemble d’émissions radiophoniques et de conférences inédites données par l’écrivain sous le titre « Lumière sur l'âme berbère d’un homme de la parole : Jean El Mouhoub Amrouche ». L’ouvrage est sorti le 18 mai 2012 aux Editions du Tell (Blida).
 
 

lundi 11 juin 2012

Récolte

  • Inzen n Yunyu
Le proverbe de Juin
Amjer d'amjer
Waxxa ma thvedled-as thfusth !
La faucille reste toujours une faucille
Même si on lui change le manche !

La moissonneuse et la faucille de Corot

  • La moisson
    Le semer et la moisson ont leur temps et leur saison.

    Le bon blé porte l'ivraie.



dimanche 3 juin 2012

Inclination

  • Aux mères


Yemma,
Un hommage de Zimu
" ... Une fleur qui ne te ressemble,
Clair de lune qui ne te voit pas,
Un ciel  qui ne te met pas en valeur
C'est bien dommage ! "

"... La cour où tu ne mets plus les pieds,
Les soirs où tu ne sors jamais,
La fontaine que tu ne fréquente plus
Te pleurent... "

 

samedi 26 mai 2012

Miliana, la perle du Zaccar

Images et senteurs du passé

Chérifa Belabbas-Nabi,
Professeur de français en retraite
  • Miliana de son enfance
Retour nostalgique sur une ville magique !

"... Ah Miliana ! Reverrais-je un jour ton beau visage ? Cette beauté qui hante mes souvenirs ? Quelqu’un pourra-t-il te redonner ton aspect, ton cachet ? Petite ville de mon enfance, je souffre pour toi ! Ah ! si je pouvais faire quelque chose, je le ferai, mais...

Et oui ! Pour le berceau de ma jeunesse, celui de mes parents de mes ancêtres que ne ferais-je pas ? Mais je n’ai aucun moyen, aucun pouvoir hélas ! Je me réfugie dans le passé en me remémorant les souvenirs d’antan. Et les images défilent devant mes yeux.

Ta beauté et ta nature si clémente qui faisaient ta renommée : dans le pays même et hors de nos frontières. Tous ceux qui te visitaient tombaient sous ton charme. Ton climat, ta verdure, tes sources aux eaux cristallines ont permis la réalisation de trois piscines dont les «Belles sources». Qui ne connaissait pas et ne parlait pas de tes jardins luxuriants ? Tes vergers, tes vignobles aux cépages variés de raisin de table : malaga, ferrana, muscat… tes cerisiers au fruit incomparable, tes figuiers, oliviers, amandiers, pommiers, poiriers, cognassiers... Tous ces arbres qui fleurissaient au printemps et offraient un immense tableau de couleurs, dont les parfums enivrants embaumaient et transformaient ta campagne en paradis terrestre.

Et la ville, qu’en dirai-je ? Pour te présenter à ceux qui ne te connaissent pas, les mots se bousculent dans ma tête. Ce sont des pages que je noircirai. Nichée à mi-hauteur du majestueux Zaccar, à plus de 700 mètres d’altitude, tu narguais les assaillants qui s’obstinaient à te conquérir, reine du Zaccar !

Comme toutes les villes anciennes, Miliana était protégée par des murailles. Quatre portes y permettaient l’accès : au nord Bab El Blad (Portes du Zaccar, qui étaient doubles : une pour l’entrée, l’autre pour la sortie), c’était l’entrée principale de la ville ; au nord-ouest Bab El Djemaâ, à l’ouest Bab El Gharbi et au sud Bab Yadmer. Celle-ci menait vers Yadmer, Aïn El Barqouq et Zougala, quartiers de la campagne. De Bab El Blad, on accède directement à la ville par une belle artère : rue Emir Abdelkader, autrefois rue Saint Paul. Magnifique avenue aux larges trottoirs d’où s’élèvent, jusqu’à nos jours, de majestueux platanes dont les cimes se joignent pour former un dais. Quel ombrage et quelle fraîcheur en été ! A gauche de l’entrée se dresse le marché couvert (qui attend sa réhabilitation afin que les marchands de légumes et autres puissent réintégrer ce lieu qui leur revient de droit et de ce fait dégager trottoirs et chaussées qui permettront la circulation aisée des véhicules et des piétons. De part et d’autre s’élèvent les constructions constituées d’un rez-de-chaussée réservé aux magasins ou édifices publics (mairie) et d’un étage à habitation. Murs blancs et toits de tuiles rouges. Style de montagne. Cette architecture s’alliait bien à l’environnement. Petite ville coquette et agréable. De là, on débouche sur la place de l’Horloge qui n’est autre que le minaret d’une mosquée, Djamaâ El Batha, détruite, comme toutes celles qui existaient à l’époque, lors de la prise de Miliana. La seule mosquée épargnée est celle de Sidi Ahmed Ben Youcef, peut-être grâce à une légende. Face à l’horloge, côté sud, on emprunte un passage couvert Essabat, raccourci qui permet d’accéder à un autre quartier. A mi-chemin de cette ruelle, on aperçoit deux portes qui se font face : celle de gauche mène au musée du Moudjahid et celle de droite au musée de l’Emir Abdelkader : belle demeure de style mauresque, récemment restaurée et destinée au musée. L’Emir Abdelkader en fit sa résidence lorsqu’il avait sa garnison à Miliana. En quittant Essabat, on continue tout droit pour, enfin, déboucher sur une vaste esplanade la Pointe aux blagueurs, baptisée actuellement place Ali Ammar, nom du chahid Ali la Pointe. C’est une grande place plantée d’arbres. Des bancs étaient disposés tout au long de cet espace limité par les remparts. De ce «balcon» ou «terrasse», notre regard plonge sur un paysage qui s’étend à l’infini. Une vue imprenable, d’abord sur les jardins des quartiers sud : Yadmer, Aïn El Barqouq, Zougala et au-delà, sur toute la plaine du Chelif. Une beauté, un calme, une sérénité chassent tout le stress de la journée. Il faudrait réhabiliter ce lieu et lui redonner sa fonction initiale : lieu de détente pour tous ceux qui aspirent à un moment de repos dans un lieu sain où ne domine que la nature : paysage, calme, air pur, fraîcheur. Pas de consommations quelles qu’elles soient dans ces espaces pour éviter toute pollution et dégradation. Le jardin public, qui était en réalité un jardin botanique, était un parc de toute beauté. C’était une annexe du jardin d’Essai d’Alger. Des arbres centenaires, d’essences rares, dont il ne reste presque rien, diffusaient une ombre et une fraîcheur douce, très appréciées par les promeneurs en été. Des parterres aux fleurs et aux plantes aussi rares que les arbres égayaient le paysage de leurs couleurs harmonieuses. Un ravissement pour les yeux. Au centre de ce parc, un bassin, aux eaux limpides, abritait des poissons exotiques qui se faufilaient gracieusement entre les nénuphars et autres plantes exotiques. Ils faisaient le bonheur des enfants qui suivaient leur manège d’un regard très intéressé... et ravi.

Au centre de la ville traîne le mausolée de Sidi Ahmed Ben Youcef, «patron de Miliana». Ce saint, connu autrefois dans tout le pays, est vénéré par la population de la ville et des environs. De nombreux pèlerins venaient tous les ans lui rendre hommage. Ces manifestations se sont raréfiées suite à de nombreux événements douloureux. Les Beni Farh, fidèles, continuent à honorer le saint de leur visite. Ainsi, le «rkeb», à chaque fin de printemps, fait son entrée triomphale dans la ville avec «baroud et ghaïta», sous les youyous stridents des femmes et les pétales de roses. C’est une fête très attendue et appréciée de tous. Miliana a toujours été une ville touristique prisée notamment par les étrangers, aussi bien en été, pour sa fraîcheur, qu’en hiver, pour ses neiges, autrefois abondantes. On y pratiquait le ski amateur. Il y avait plusieurs hôtels, de grande et moyenne importances, car les visiteurs étaient assez nombreux. Deux hôtels seulement ont échappé à la destruction : le Grand hôtel et l’hôtel de la Poste (qui a été utilisé comme résidence personnelle). Ces deux hôtels sont dans un état de délabrement avancé et ont besoin d’une rapide et sérieuse restauration. Leur remise en service est attendue avec impatience par les amoureux de Miliana."


  • Aujourd'hui, sa ville défigurée
Cri de colère !

"... De l’ancienne ville, il ne reste que quelques pans, témoins de ce que fut la ville autrefois : ruelles et maisons de style mauresque. Certaines en mauvais état demandent une intervention rapide afin de les sauver de la destruction. La ville a déjà été suffisamment défigurée : habitations rasées et hautes bâtisses érigées, sans aucun style, sans tenir compte de l’étroitesse des rues et trottoirs, ainsi que de l’architecture propre à la ville.

Tourelle de l'ex-Hôtel de la Poste

Vue du Musée de l’Émir Abdelkader

Siège de la daïra (sous-préfecture)

Une ruelle du cœur de la ville

Belle demeure, n'est-ce pas !


Ne détruisons pas ! Restaurons ! Gardons, comme partout ailleurs, le cachet de nos villes; c’est notre patrimoine, notre culture. Protégeons nos vestiges, témoins de notre passé riche d’histoire. Bien entendu, la ville étouffe. Il faut penser à l’agrandir sans toucher à ce qu’il y a. Prévoir de nouveaux quartiers, par exemple, vers Oued Errihane où il n’y a pratiquement pas de terres agricoles. Nous avons de très bons urbanistes et architectes qui pourraient faire des miracles : quartiers aérés aux larges artères avec toutes les commodités modernes.

De grâce, qu’on ne touche pas à la ville ni aux jardins et forêts. Il y a déjà eu beaucoup de dégâts, hélas, irréparables : sur la route d’Alger, la route de Arioua, la route de Khemis, Boutektoun, Louz Beni M’zab, le flanc du Zaccar... un massacre ! Constructions anarchiques. De hautes bâtisses débordant sur les routes étroites avec des balcons qui donnent directement sur la route. On est tout content d’acheter un véhicule, mais où et comment circuler ? Comment remédier à tout cela ? Allons-nous détruire ? Personne n’y pense. Chacun se croit maître à bord, libre de faire ce qu’il veut. Pour Miliana, la situation est dramatique.

Qui va mettre de l’ordre dans tout cela et comment ? Miliana me fait penser à un navire piraté puis abandonné en pleine mer. Miliana ! que Dieu te vienne en aide et te sauve du naufrage. On rapporte un dicton de Sidi Ahmed Ben Youcef qui dit : «Quand le malheur arrivera aux gens jusqu’au cou, il ne dépassera pas la cheville pour les Milianais.» Espérons que cela se réalise, et que Miliana retrouve son aura. Voici un poème sur Miliana, par Moufdi Zakaria, traduit de l’arabe par le professeur Tahar Bouchouchi, extrait de L’Iliade algérienne, tome 1, page 58, composé spécialement à l’occasion du 6e séminaire pour la Connaissance de la pensée islamique à Alger, du 24 juillet au 10 août 1972, lors du millénaire de la fondation de la capitale El Djazaïr, Miliana et Médéa, par Bologhine Ibn Ziri."

Éclair de la majesté du droit divin, don de la nature,
Ibn Youcef (1) a propagé en toi la vertu, mais la beauté a orné tes collines ravissantes
Le Nid d’aigle (2) est-ce toi ou le Djebel Zaccar ?
Le fils de l’aigle t'a-t-il emprunté ses côtes ?
L’amoureux passionné a-t-il donc fait couler ses larmes aux sources des anassers ?
La passion a-t-elle eu pitié du fou de Leïla
Au point que pour lui rendre la raison,
Elle l’ait aspergé d’eau d’Aïn N’ Sour ? (3)
Est-ce l’Empereur Pompée qui t’a construite ou Bologhine qui fut ton maître d’oeuvre ? (4)
Nombreux furent ceux qui te convoitèrent, mais pour eux tu ne fus pas une proie facile. (5) 
Les Banou Hendel (6) ne trouvèrent aucune quiétude en toi, 
Tandis que Ibn Aïcha connu une fin tragique (7)
Tes assemblées comme ton fleuve firent couler les flots de la science
Et donnèrent la primauté à Ahmed (8)
C’est pourquoi Yakoub lui offrit le domaine d’Aghmat
Certes la générosité est une nature chez les Béni Mérine. 
C.B.
(1) Sidi Ahmed Ben Youcef, saint patron de Miliana
(2) Le Nid d’Aigle est le surnom de Miliana, comme l’a écrit le docteur Belhamici dans la revue El Açala : Zaccar est la montagne qui domine Miliana.
(3) Le voyageur Abdari compare l’eau de Miliana à des larmes, (tant elle est limpide) et ses cailloux à des parcelles d’or. «Si, dit-il, on en aspergeait un homme qui a perdu ses facultés, il les retrouverait aussitôt»
(4) Les historiens sont d’accord pour dire que Miliana est une ville romaine, fondée depuis une époque immémoriale, sur les vestiges d’une ancienne cité grecque. Le général romain Pompée y serait enterré, au côté de son neveu, d’après certaines inscriptions.
(5) Les Almohades, les Banou Ghania, les Zianides, les Sanhadjites, les Mérinides, les Banou Handal, les Almoravides et les Hafcides se sont longtemps disputé la possession de Miliana. 
(6) Les gens de Miliana seraient originaires des Banou Handal (qui se sont ensuite installés à Warlennes)
(7) Baqr Ibn Aïcha était le gouverneur de Miliana, nommé par Ali ibn Ishaq. compagnon de Abou Youcef. Mais les gens de Miliana, hostiles à Ipn Aïcha, le combattirent et le fi rent prisonnier. A la suite de son évasion, ils le tuèrent.
(8) Abou Abas Ahmed Ibn Ali fut une gloire de Miliana. Savant, juriste, grand poète, il fut honoré par le sultan Yacoub le Mérinide qui lui fi t don de la province d’Aghmat au Maroc.

In El Watan du 25 Mai 2012

mercredi 16 mai 2012

Bande dessinée philosophique

  • Mais où donc se terre le racisme ?
... Le racisme, l'intolérance, voilà un bon sujet de dissertation. D'actualité certes, mais un thème ô combien complexe et ardu !

... Découvrez la bande dessinée et vous comprendrez pourquoi l'exercice est si périlleux.


mercredi 9 mai 2012

Expectation

  • Inzen n Mayu
Le proverbe de Mai

Anda yella wul,
Ad awden Irgazen !
Là où réside le cœur,
Tout est possible à l'Homme !

  • L'espérance
«... Le désir est un arbre en feuilles,
L'espérance un arbre en fleurs,
La jouissance un arbre en fruits.»
«... Le désir est une inclination du cœur,
L'espérance une confiance de l'esprit. » 
Étienne de Jouy,
L'Hermite, tome 3, 1813


mardi 1 mai 2012

Les impertinences de Diogène

  • Le philosophe clochard

... On lui demandait à quelle heure il fallait dîner :
« Si vous êtes riche, répondit-il, quand vous voudrez ; si vous êtes pauvre, quand vous pourrez.»

... Voyant un jour les magistrats emmener un homme qui avait volé une fiole, il dit :
« Les grands voleurs emmènent le petit. »

... Dans un repas, quelques-uns des convives lui jetèrent des os comme à un chien ; il quitta sa place et alla uriner sur eux à la manière des chiens.

... Quelqu’un lui demandait quels étaient les animaux dont la morsure était la plus dangereuse :
« Parmi les animaux sauvages, dit-il, c’est le calomniateur, et parmi les animaux domestiques, le flatteur. »


Diogène de Sinope, le cynique


... Interrogé pourquoi on l’appelait chien, il répondit :
« Je flatte ceux qui me donnent, j’aboie après ceux qui ne me donnent pas et je mords les méchants. »

... Un jour qu’il mangeait sur la place publique, ceux qui l’entouraient lui criaient à l’envi :
« Chien, chien. — C’est vous, reprit-il, qui êtes des chiens, puisque vous m’entourez quand je mange. »




... Deux efféminés l’évitaient avec soin ; il leur cria :
« Ne craignez rien, le chien ne mange pas de betteraves. »
 

dimanche 22 avril 2012

À Mon Ami...

  • Mohamed Saadaoui
" Votre gestuelle est à la mesure de votre passion. Ce morceau musical, c'est plus qu'une appréciation : un moment de pure dégustation !
Mohamed Saadaoui et sa cithare

La cithare, un instrument qui a fasciné Zéphyr depuis sa tendre enfance. C'était aux côtés de son grand-père quand il en jouait." 

 

... Le Qanûn du grand-père de Zéphyr était la seule attache avec sa lointaine terre natale, La Sublime Porte


  • Théodore de Banville et la cithare
"... Là, pleine d'amertume en son âme qui saigne,
Et regardant les fronts que la lumière baigne,
Elle [la Muse] chercha des yeux le mortel assez grand
Pour tenir la cithare où pleure un souffle errant..."
Banville
Les Cariatides [La Voie lactée], 1842, p. 20.

dimanche 15 avril 2012

Tribulation

  • Inzen n Yebrir
Le proverbe d'Avril



Yal ccedda yetbɛ-itt talwit.
Chaque épreuve est suivie de calme.


  • Anne Bradstreet
S'il n'y avait pas d'hiver, le printemps ne serait pas agréable.
Si nous ne goûtions pas à l'adversité, la réussite ne serait pas tant appréciée.

jeudi 5 avril 2012

Le mois de Vénus

  • Propos d'Ovide le latin
... Nous voilà arrivés au quatrième mois
Où on t'honore particulièrement :
Tu sais, Vénus, que le poète et le mois sont à toi...
Vénus
Déesse romaine de la mer, de la beauté et de l'amour

... Quelle n'est pas la prétention des envieux ?
Certains voudraient te ravir, ô Vénus,
Le patronage de ce mois et ils te jalousent.
Comme le printemps ouvre alors toutes choses
Et que se dissipe l'âpreté du froid qui resserrait le sol,
Comme la terre fécondée ouvre son sein,

Ils disent qu'Avril (aprilem) est ainsi appelé
Parce que c'est la bonne saison
Où tout est éclos (aperto tempore),

Mais la bonne Vénus met la main
Sur ce mois et le revendique...

In Les Fastes,
Œuvres parues vers 15 après J.-C.

mercredi 28 mars 2012

Premier sourire du printemps

  • Théophile Gautier

Tandis qu'à leurs œuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.

Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.

Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.

La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.


Papillon Robert-le-Diable

Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.

Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.

Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : " Printemps, tu peux venir ! "

Théophile Gautier
Émaux, 1852


  • Léo Ferré chante le printemps


lundi 19 mars 2012

Giboulées de Mars

  • Inzen n Meghres 
Le proverbe de Mars


Adfel yekkat deg udrar,
Smum ines di swaḥel.
La neige tombe en montagne,
Son poison est dans la plaine.

jeudi 8 mars 2012

Bougie, die Perle Nord-Afrikas

  • La Perle de l'Afrique du Nord

Publication de l'Archiduc Ludwig Salvator (Österreich, Erzherzog)
Maison d'Édition Mercy, Prague 1899


... Une monographie savamment illustrée de gravures sur la ville de Bougie et ses environs.

« ... Le golfe de Bougie est l'indentation la plus marquée du littoral nord-africain ... »

« ... Bougie est protégée des violents vents du Nord par la montagne du Gouraya et le Cap Carbon.

... Alors qu'au large du Cap Carbon, le vent souffle avec violence et que la mer est agitée, il règne à Bougie un calme relatif et le mistral souffle en douceur ... »
Béjaïa, entre hier et aujourd'hui


  • Ludwig Salvator von Österreich-Toskana,
Le plus grand chroniqueur de la Méditerranée

... Avec son bateau Nixe (l'Ondine), l'archiduc Louis Salvator de Habsbourg a navigué pendant plusieurs années. Il porta un intérêt particulier aux îles et aux côtes, peu connues à son époque.

... De ses voyages, il récolta beaucoup d'informations et s'était constitué une riche collection de croquis et de gravures qu'il rassembla dans des manuscrits publiés à la maison d'édition Mercy de Prague.
Le prince y décrit fort délicieusement la Méditerranée, notre Mare Nostrum.


L'archiduc Louis Salvator de Habsbourg


  • Viviane Jambert, 
Son livre un siècle après

Éditions L'Harmattan, 1999
ISBN : 2-7384-8455-7

«... Cet ouvrage constitue une exceptionnelle photographie de la ville de Bougie en Algérie à la fin du XIXème siècle. Il aborde tous les aspects et est magnifiquement illustré de 33 gravures réalisées par l'auteur, l'Archiduc Louis Salvator de Habsbourg.

... Artiste, aventurier, homme de culture et passionné de nature, il était tombé amoureux de ce petit coin d'Afrique, tout comme il l'était des Baléares où il vivait.

... La traductrice, Viviane Jambert, descendante de Bougiotes et passionnée de langues et civilisations étrangères, a réalisé un travail remarquable, mené avec enthousiasme, rigueur et minutie, qui permettra à chacun de vous de découvrir la ville de Bougie et ses alentours tels qu'ils étaient à la fin du siècle dernier.

... La préface, écrite par Jacques Augarde, ancien ministre et dernier maire français de Bougie, constitue un excellent résumé de la vie de l'Archiduc Louis Salvador et de l'histoire de Bougie. »

Gravures réalisées par l'archiduc : 
1. Bougie, vue de la mer ; 2. Le port de Bougie ; 3. Le long du port de Bougie ; 4. Regard sur l'église paroissiale ; 5. La Casbah ; 6. Au pied de la Cabah ; 7. La Casbah vue de l'Ouest ; 8. Montée vers la Casbah ; 9. Bab El Fouka à Bougie ; 10. Les cinq Fontaines près de Bougie ; 11.Bougie vue des hauteurs ; 12. Le fort Abd-el-Kader ; 13. Le fort Abd-el-Kader vue du chemin côtier ; 14. Sur la plage de Bougie jusqu'au Cap Bouak ; 15. Au-dessus de la baie de Sidi Yahia ; 16. Les ruines sur la route de la baie de Sidi Yahia ; 17. Bougie vue du cap Bouak ; 18. Le cap Noir vu du cap Bouak ; 19. Le cap Bouak ; 20. Le phare du cap Carbon ; 21. De la dépression du cap Carbon au récif des Pisans ; 22. Le cap Carbon vu de la mer ; 23. Vue des hauteurs du Gouraya ; 24. Regard sur le golfe de Bougie ; 25. Près de Sidi el Bab ; 26. Bougie vue de la briqueterie ; 27. La Soummam vue du pont ; 28. Sur la Soummam ; 29. Vue de Berouak ; 30. Près de Ras Messaoud ; 31. La source de Toudja.


jeudi 1 mars 2012

À l'an prochain

  • Tagrest nous quitte

... Ce lundi 13 Furar de l'an 2962 - 27 Février 2012 -

Une fin d'hiver exceptionnellement rigoureuse en Kabylie. Les villages de hautes montagnes ont été durement éprouvés. 

... Il a neigé comme en 1950

 


... Voilà pourquoi il a neigé sur le cœur de Zéphyr.


  • Bonjour Tafsut !
... Le printemps est de retour. La nature, timidement réchauffée par les premiers rayons de soleil, se réveille paresseusement ; les amandiers fleurissent et certains bourgeonnent déjà.

Les amandiers en fleurs à Miliana,
Huile sur bois, 1940
Œuvre d'Augustin Ferrando


... Zéphyr a hâte de changer de parure.

samedi 18 février 2012

Le témoignage d'Albert Camus

  • Sur la Kabylie

... Albert Camus est l'un des plus grands écrivains de tous les temps. Il est aussi un grand journaliste ; ses papiers, écrits dans plusieurs publications, en témoignent. Au moment où ses collègues se contentent du superflu et se soumettent à l'ordre établi, l'ancien étudiant de la faculté centrale d'Alger ne va pas par trente six chemins pour aller jusqu'à la profondeur des choses, pour rapporter la réalité telle qu'elle est, même si durant l'époque coloniale, la liberté d'expression avait ses limites. 

... Les reportages parus entre le 5 et 15 juin 1939 dans le quotidien Alger Républicain sous le titre « Misère de la Kabylie » sont le fruit d'un effort journalistique, qui sauvegarde une partie sensible de l'histoire de l'Algérie coloniale. Un témoignage émouvant et lucide. Ces textes forts et authentiques sont méconnus par un large public en Algérie et ailleurs. 

... Durant l'occupation française, l'Algérien est considéré comme un esclave. Sa vie, ou plutôt, sa survie est réduite à un incommensurable cycle de peines et de souffrances. Face à cette réalité lugubre, beaucoup d'intellectuels des deux rives de la Méditerranée ne se sont pas opposés à cette féroce injustice. Leur silence est souvent complice, comme l'est tout silence devant les causes justes.

... Albert Camus n'est pas de ceux qui peuvent savourer leur bonheur personnel devant la misère et la souffrance d'autrui. Il est contre l'abominable bêtise humaine. Le journalisme est pour lui une opportunité pour parler de la morosité et de la misère muette de ces Algériens traités comme des «sous-humains». 

... En 1939, quelques mois après le lancement du quotidien Alger Républicain durant l'automne 1938, Albert Camus passe des journées et des nuits en Kabylie et constate, lui-même, l'arrière réalité. Sur le terrain, il arrive non seulement à montrer les faits, mais à plusieurs reprises, il démontre tantôt par des chiffres tantôt par des témoignages que la vie quotidienne des Kabyles est intolérable. 
 

Éditions Zirem
Mai 2006

Note
Misère de la Kabylie et d'autres articles d'Albert Camus sur l'Algérie ont été publiés en juin 1958 sous le titre de Chroniques algériennes, 1939-1958, Actuelle III, aux éditions Gallimard, tronquées des parties portant sur l'habitat, l'assistance et l'usure, considérées comme trop générales par l'auteur.  

L'édition algérienne Éditions Zirem a, quant à elle, publié en mai 2006 la totalité du reportage Misère de Kabylie, suivi du discours de Stockholm.

Pour lire la totalité de l'article, cliquer  [ ici ]
(patienter le temps que les pages se téléchargent)


  • Le Discours de Stockholm

... Dans son discours qu'il prononça le 10 décembre 1957 à l'Hôtel de ville de Stockholm, lors de la cérémonie de remise de son Prix Nobel de littérature, le philosophe Albert Camus expose ses points de vue sur ce que l'on attend de l'artiste, du journaliste et, d'une manière générale, de l'écrivain. Voici quelques bribes :
  • De l'art
    ... L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire. Il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes. Il oblige donc l'artiste à ne pas se séparer ; il le soumet à la vérité la plus humble et la plus universelle.
    • De l'écrivain
       ... Le rôle de l'écrivain, du même coup, ne se sépare pas de devoirs difficiles. Par définition, il ne peut se mettre aujourd'hui au service de ceux qui font l'histoire : il est au service de ceux qui la subissent.
      ...  Aucun de nous n'est assez grand pour une pareille vocation. Mais dans toutes les circonstances de sa vie, obscur ou provisoirement célèbre, jeté dans les fers de la tyrannie ou libre pour un temps de s'exprimer, l'écrivain peut retrouver le sentiment d'une communauté vivante qui le justifiera, à la seule condition qu'il accepte, autant qu'il peut, les deux charges qui font la grandeur de son métier : le service de la vérité et celui de la liberté.

       

      vendredi 10 février 2012

      Il a neigé sur mon cœur

      • Inzen n Furar
      Le proverbe de Février
      « Win issan deg udrar,
      Ur yetsagwad di lewdha.
       
      Béjaïa,
      Le burnous de Yemma Gouraya

      Celui qui possède dans la montagne
        N'a pas à avoir peur dans la vallée. » 

      La Kabylie sous la neige


      • Soir d'hiver
      Ah ! Comme la neige a neigé !
      Ma vitre est un jardin de givre.
      Ah ! Comme la neige a neigé !
      Qu'est-ce que le spasme de vivre
      Ô la douleur que j'ai, que j'ai !

      Pleurez, oiseaux de février,
      Au sinistre frisson des choses,
      Pleurez, oiseaux de février,
      Pleurez mes pleurs, pleurez mes roses,
      Aux branches du genévrier.

      Émile Nelligan
      Poème "Soir d'hiver"


      mercredi 1 février 2012

      Zénobie

      • Zenouba, Zineb, زنوبيا , زينب

      En hommage à notre bien aimée
      Et regrettée grand-mère maternelle

      ... Zineb, un diminutif de Zenouba qui évoque la reine de Palmyre (actuelle oasis du désert de Syrie, au nord-est de Damas) : Septimia Bathzabbai Zénobie (Znubi Bath Zabbai), fille de Zabbai.

      ... De son empire qui s'étendait du Bosphore au delta du Nil, Septimia Zenobia Augusta en fit un grand centre de rayonnement culturel de tout le Proche-Orient où beaucoup d'artistes et de philosophes y affluèrent. La tolérance religieuse y contribua pour beaucoup !

      ... Zénobie fut l'une des femmes les plus remarquables de l'Antiquité, tant par son intelligence politique que par sa beauté.

      La reine de Palmyre


       ... Zénobie, une femme belle et rebelle ! Avec ses méharistes de Numidie, elle défia Rome l'impériale.

      ... Zenouba, Zineb, des prénoms aujourd'hui vieillis, étaient autrefois hautement symboliques dans les grandes familles algériennes.

      ... Mansour Rahbani, auteur compositeur libanais, avait écrit la biographie de Zénobie à travers une pièce de théâtre en arabe . Il lui a consacré aussi la plus célèbre de toutes les chansons de cette pièce qui prouve que Zénobie fut la première femme arabe qui se battit pour la liberté : 

      « Je suis le premier cri de liberté de cette terre arabe, je suis celle qui a dit “non” aux tyrans, j’ai consacré mon sang pour la liberté ! »

      Cocktail de Zénobia
      de Mansour Rahbani


      Fairuz chante Reine Zenobia


      • L'autre hommage de l'Algérien Amar Ezzahi

      ... Grand Maître du chaabi (genre musical signifiant "populaire" dérivé de l’andalou), Ezzahi, avec des mots simples mais subtils, peint la beauté légendaire de Zénobie, au point que lui-même tomba sous son charme. 
      ... Ah ! le faible des chanteurs et des poètes ! Zéphyr, aussi, en est victime.