L'histoire peu commune de la cerise

- Fin Mai/début Juin
A cette époque-là, la ville célébrait encore la fête des cerises. Quinze jours de liesse, quinze jours de bonne humeur.

Fruit symbole de la ville, la cerise était la fierté des Milianais. Il était le plus populaire. Il est vrai qu'avec les coings, la grenade, le kaki (plaquemine), la mirabelle et la reine-claude, la ville s'était taillée une grande réputation arboricole.
A l'air ambiant, la durée de conservation ne doit pas dépasser les 3 jours après la cueillette. Au réfrigérateur, la cerise peut être conservée jusqu'à 5 jours dans le bac à légumes.
C'est à 'Aïn N'Sour, au sommet du Zaccar, que la cerise s'y plaît le plus car elle a trouvé un sol et un climat à sa convenance. Les vergers étaient magnifiques. En allant du côté de 'Aïn Torki, d'autres plantations, également majestueuses, longeaient la route de Hamama.
- Choisir et déguster
Les meilleures cerises sont celles qui sont commercialisées dans les 24 heures qui suivent la cueillette. Un pédoncule bien vert est le signe d'une bonne fraîcheur. Le fruit doit être ferme et charnu, de couleur vive et d'un aspect brillant. Une cerise fraîche garde toute sa saveur !
A l'air ambiant, la durée de conservation ne doit pas dépasser les 3 jours après la cueillette. Au réfrigérateur, la cerise peut être conservée jusqu'à 5 jours dans le bac à légumes.
- Une animation particulière
On venait de partout. Les hôtels affichaient complet, les lycées étaient mis à contribution pour loger notamment les invités. Les salles de spectacles et le jardin public ne désemplissaient pas. En après-midi ou en soirée, on y donnaient galas et conférences ; les ballets et les orchestres de tous genres y défilaient.




Des milliers de visiteurs avaient profité des animations offertes par le Comité des fêtes de la ville. Mais ils venaient surtout pour déguster et acheter la célèbre cerise de Miliana, réputée pour sa qualité, sa fraîcheur et son prix raisonnable.
Producteurs pour la plupart, les exposants présentaient leurs fruits rouges dans des corbeilles en osier richement décorées : c'était tout un art.

Producteurs pour la plupart, les exposants présentaient leurs fruits rouges dans des corbeilles en osier richement décorées : c'était tout un art.

A la fin du séjour, au banquet de clôture, on offrait à chaque invité d'honneur deux petites corbeilles (mkebdhat) chargées des plus délicieuses cerises, soit 1,600 kg de fruits environ.

- La dernière fête des cerises

Bien plus tard, la fête fut supplantée par une vulgaire quinzaine commerciale. Il n'y eut ni activités culturelles, ni expositions, ni concours de meilleure corbeille, ni décoration de gâteaux aux cerises, ni bigarreaux.
Puis soudain tout s'arrêta ; l'histoire fut comme suspendue. Dès lors, plus de fête, plus de convivialité, plus de cerises...
- Ô Afneye !

Sa retraite printanière,
Sous le cerisier d'Afneye
Sous le cerisier d'Afneye
Lorsqu'elle retourna au pays, tu avais continué à lui réserver la première cueillette de son fruit préféré : les bigarreaux, ce fruit qu'on appelle le fruit des rois.
" حب الملوك "
Tu l'avais habituée à attendre ce moment-là. Elle était fière de montrer les corbeilles de cerises que lui envoyait son Afneye.


